The Tree House
(NHÀ CÂY)

L’espace et le temps, c’est à ces questions que le film en train de se faire depuis Mars en 2045, loin du Vietnam, nous confronte. Une histoire d’échelles, de perspectives assurément, d’attention portée aux images comme traces filmées et hypothèse d’une histoire à raconter, en sursis. Comment habitions-nous ce monde qui était le nôtre ? L’intime, l’anthropologique et l’historique gravitent pour mieux s’attirer l’un vers l’autre, pour conserver la mémoire de cette maison où les hommes habitaient, fût-elle dans les arbres. Doublés par les vitesses de notre propre monde, nous nous en sommes éloignés en le perdant de vue. Le film en train de se faire ne postule aucun retour en arrière car il le sait, les images, elles, sont toujours au présent. Ce qui nous sépare des choses qu’elles donnent à voir, la distance abyssale qui pourrait bientôt s’établir entre ces choses, les êtres, et nous, n’en est que plus perceptible. Et lorsque la nostalgie de la chanteuse Thai Tanh, exilée du Vietnam avant le terme de la guerre, nous est donnée à entendre, la lourde brume des montagnes du pays natal semble porter toute la charge de ses sanglots. JB