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Tribute to Two Egyptian Actresses, From Yesterday And Today: Naima Akef Et Yousra

Il y a quelques années, une affiche de la Biennale du Monde Arabe avait attiré mon attention car y était représentée la photo d’une (très belle) actrice égyptienne.
Renseignement pris, il s’agissait de Naïma Akef, l’une des plus célèbres actrices-danseuses du cinéma égyptien de l’époque d’or de son cinéma populaire : les années cinquante. Elle éclipsait même Samia Gamal dans le cœur des Egyptiens. Dans la lignée des comédies et mélodrames chantés et dansés, déjà illustrés par les Chanchadas et autres Rumberas, nous avons donc voulu, suivant un troisième volet consacré cette fois-ci aux films musicaux égyptiens, présenter une rétrospective des films de Naïma Akef. Sept films tirés de sa courte carrière (elle est morte très jeune, après avoir tout de même tourné 22 films en 15 ans) ont été sélectionnés.
Yousra, elle, représente une génération nouvelle d’actrices égyptiennes. Star incomparable, Yousra a aussi le privilège assez exceptionnel d’être une grande actrice qui a tourné avec les plus grands cinéastes : Salah Abou Seif, Henri Barakat, Youssef Chahine. Elle n’a pas non plus hésité à tourner avec de plus jeunes réalisateurs qui, grâce à elle, ont pu montrer leur talent : Cherif Arafa, Yousry Nasrallah…
Avec sa collaboration (active) nous avons choisi de montrer aussi sept films de sa déjà longue carrière (86 films). A Nantes, elle fêtera vingt ans de cinéma.
Philippe Jalladeau

Hommage à Naïma Akef

C’est ma jeunesse… c’est mes débuts au cinéma… c’est un nom qui a affiché « complet »à la sortie de son premier film « Le pain et le sel ». A l’époque, j’avais cherché à comprendre… à comprendre le secret du succès… le secret qui fait d’une personne une « star »… Et les années passèrent… Je faisais des films… Elle en faisait aussi… On ne se connaissait pas… Et un jour, on me demande de mettre en scène un « remake » du « Comte de Monte Christo » que j’avais tourné dans les années cinquante avec Samia Gamal… Je pense à Naïma. Et ce fut notre première rencontre : la rencontre avec la douceur… la docilité… l’amour du travail… J’ai rencontré la vedette qui n’a pas d’autre souci que collaborer avec son metteur en scène… pour « faire mieux ». Actrice… c’est la comédienne moyenne… Danseuse… c’est la classe. La grande danseuse sans vulgarité… décente… gracieuse… interprétant la musique orientale comme elle doit être interprétée. Avec Tahia Carioca et Samia Gamal, elle formait le trio de la « danse orientale ». On m’a dit… C’est normal… C’est normal… Elle vient du cirque où elle a travaillé avec sa famille… On m’a dit… On m’a dit… Ce que je sais… C’est que j’ai rencontré une fille adorable qui se tuait pour faire mieux… qui avait en elle une beauté qui voulait se manifester… Et c’est peut-être ça qui a fait d’elle une « star ».
Henri Barakat,
Réalisateur

Elle est la première danseuse orientale que le monde arabe a vu en couleur à l’écran, dans « Papa se marie », premier film égyptien en technicolor réalisé en 1950 par Hussein Fawzi, qui deviendra par la suite son mari. Au contraire de ses célèbres collègues, Samia Gamal et Tahia Carioca, Naïma Akef ne vient pas des cabarets du Caire. Son apprentissage de la danse s’est fait en même temps que celui de l’acrobatie, dans le cirque Akef, tenu par sa famille. Fille de saltimbanques, avec une petite expérience dans la comédie-théâtre, Naïma Akef bouscule les habitudes de ses aînées, dès son apparition à l’écran en 1949 dans « Le pain et le sel » de Hussein Fawzi. Consciente de ses atouts acrobatiques, elle place d’emblée la danse orientale sous le signe de la performance physique. Il ne lui suffisait plus d’être aimée pour la beauté de son corps et de la création d’une chorégraphie aux multiples formes, elle rendait en permanence hommage à son public, en lui offrant l’inattendu d’un geste qui force l’admiration. Cette volonté d’être toujours spectaculaire, à l’image d’un footballeur-dribbleur, a permis à Naïma Akef de défendre une conception constamment instinctive de la danse orientale. Elle fera école. Dans les années soixante, elle a eu des émules, dont Zoheir Zaki, celle qui a inventé le geste limite dans la danse arabe. Jusqu’au bout la vie de Naïma Akef a été faite de panache ; elle sera la seule danseuse orientale morte à l’âge de la retraite, à 37 ans, en 1966.
Nidam Abdi,
Journaliste à Libération

NAIMA AKEF : PREMIERE STAR DE LA COMEDIE MUSICALE DU CINEMA EGYPTIEN

Naïma Akef. Un nom qui a un caractère magique dans le cinéma égyptien. Elle a exercé ses talents très tôt, au cirque d’abord. Dès l’âge de quatre ans, elle s’est mise au music-hall. Talentueuse, elle a été une artiste complète dans tous les domaines au cours de sa brève existence avant de s’éteindre à 37 ans. Elle est devenue la première star de comédie musicale dans l’histoire du cinéma égyptien.
Naïma Akef a mené une vie semblable à un court métrage, brève mais intense. Entre sa naissance, le 7 octobre 1929, et sa mort, le 23 avril 1966, Naïma Akef a vécu une vie d’une intense richesse. A l’âge de quatre ans, elle a commencé à travailler dans un cirque fondé par son grand-père et dans lequel toute sa famille s’est produite.
Le cirque ayant fermé, Naïma, âgée de quatorze ans, s’est dirigée vers la danse, dans des boîtes de nuit. Devenue star, Naïma a attiré l’attention du réalisateur Hussein Fawzi qui cherchait une héroïne pour son film Al-Eïch wal malh (Le pain et le sel). Ce film, projeté le 17 janvier 1949, a eu un grand succès et a aussitôt fait de Naïma Akef, une héroïne. Elle sera présente pendant dix ans dans tous les films de Hussein Fawzi ; ils se marient en 1952 et divorcent en 1958.
Naïma Akef est le modèle de l’ambition par excellence, capable d’évoluer en tout temps, en tout lieu et au moment opportun. Enfant, elle était la meilleure trapéziste du cirque familial ; adolescente, elle a vite brillé comme danseuse et elle est devenue star dès son premier passage devant la caméra. Elle avait le talent des vedettes de cette époque. Outre ses qualités de danseuse, elle avait aussi une belle voix et un physique attirant. Ses traits reflètent un mélange d’affection, de sympathie et de malice. Son sens de l’humour et son interprétation chaleureuse lui ont permis de jouer des rôles divers.
Consciente de la responsabilité de l’artiste comme modèle devant son public, Naïma Akef a appris, dès qu’elle a eu accès au monde du cinéma, le français et l’anglais et a assimilé les règles des bonnes manières (l’étiquette).
Au cours de ses quinze ans de vie d’artiste, elle a travaillé son interprétation, donnant d’elle une image plus mûre et plus profonde. Elle n’a tout de même pas oublié son rang de star de music-hall. Dans les années cinquante, ses films au goût particulier ont satisfait la soif du public égyptien de comédies musicales et de films de type hollywoodien.
Naïma Akef, grande star du music-hall parlant l’arabe et connue comme artiste polyvalente revient au music-hall en 1956, devenant la vedette de la première troupe de danse folklorique, fondée par le gouvernement égyptien, cette année-là.
En voyage à Moscou au premier festival mondial de la jeunesse, Naïma Akef y a obtenu le prix de la meilleure danseuse et sa photo est toujours accrochée au musée du Bolchoï, à côté de celles des vedettes internationales de la danse.
La maladie s’empare d’elle et elle décède en 1966. Elle a laissé un nombre de films intéressants et importants dans l’histoire du cinéma égyptien, qui attirent toujours beaucoup de monde.
Magda Maurice,
Journaliste à Al Gomhuria

Films en hommage à Naïma Akef :

Aziza – Hussein FAWZI – 1954
Un océan d’amour (Bahr el Gharam) – Hussein FAWZI – 1955
Fleur de henné (Tamr Henna) – Hussein FAWZI – 1957
Je t’aime Hassan ( Ahibak ya Hassan) – Hussein FAWZI – 1958
Le bracelet au pied de mon amour (Kholkhal Habibi) – Hassan REDA – 1960
La valise noire (El hakiba el sawdae) – Hassan El SEIFI – 1963
Prince de la ruse (Amir el dahae) – Henri BARAKAT – 1963

Hommage à Yousra

Une artiste avec laquelle vous pouvez laisser aller votre imagination. vous pouvez faire tout, n’importe quoi. Elle est courageuse, elle est expressive, elle peut jouer un tas de rôles différents. Son visage est si expressif au point de vous surprendre lorsqu’elle réalise des choses que vous n’attendez pas d’elle. Moi, comme cinéaste, j’ai été heureux et fier d’avoir travaillé avec une artiste comme Yousra.
Chérif Arafa,
Réalisateur

J’aime les mots. J’aime les savourer. J’aime les prononcer en les laissant vagabonder dans mon esprit nuit et jour, et chaque fois que je pense à un mot, c’est le mot Yousra qui me vient à l’esprit et me remplit de joie. Yousra est une des actrices égyptiennes la plus proche du public et une des plus sincères, que ce soit dans son travail, par son exactitude et son respect des horaires, ou dans son comportement. C’est pourquoi, bien qu’étant un des fans de Yousra, je me sens dans l’obligation de mentionner l’un de ses plus grands défauts : celui d’augmenter la durée du tournage du film et de la journée de travail de l’équipe car tous ceux qui travaillent avec elle sur un film souhaitent de tout leur cœur que le tournage ne finisse pas, pour rester le plus longtemps possible avec elle.
Salah Abou Seif
Réalisateur

Grâce au soutien de mes amis français, je me trouve dans la situation très enviée de faire mon « casting » en ne tenant compte que du rôle et de l’habileté du comédien à faire vivre le personnage, en s’y investissant pleinement. Désormais, nulle vedette ne m’est plus imposée. Quand je choisis un comédien, c’est pour son talent, sa discipline. Quel bonheur alors de retrouver Yousra, toujours prête à participer à l’aventure périlleuse qu’est la création d’un film.
Youssef Chahine,
Réalisateur

Le Caire, le 8 novembre 1995

Films en hommage à Yousra :

L’empire de Satan (El Bedaya) – salah ABOU SEIF – 1986
Une seule femme ne suffit pas (Emraa Waheda la takri) – Inas EL DEGHIDI – 1989
Alexandrie encore et toujours (Eskanderya kamen we kamen) – Youssef CHAHINE – 1990
La chute d’une femme (Emraa ayla lel sekout) – Medhat EL SEBAI – 1992
Le terrorisme et le kebab (Al Erhab wal kebab) – Cherif ARAFA – 1993
Mercédès (Marcides) – Yousry NASRALLAH – 1993
L’oublié (El Mansi) – Cherif ARAFA – 1994

Films