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Hommage à Ramses Marzouk

Du cinéma pour vos yeux :
Hommage à RAMSES MARZOUK

La coopération entre un metteur en scène et un directeur de la photo— comme celle de la mienne et Ramses Marzouk— ressemble énormément à un mariage et porte les mêmes responsabilités. Ainsi, comme dans le mariage, il est strictement nécessaire de surmonter les contradictions et les différences de caractères, avant de déclarer que le mariage est réussi, pour aboutir à ce que, pendant le tournage, on n’ait pas besoin de beaucoup de mots pour se comprendre.

Youssef Chahine, Le Caire, 26 octobre 2004

 

En 1979, j’ai rencontré Ramses Marzouk sur le terrain en tant qu’assistante d’un film. Pour mon premier court-métrage, j’ai demandé à Ramses, qui avait déjà une excellente réputation, de faire l’image. Sans argent pour le payer, il a accepté de faire le film en 35mm. Je réalise donc Goutte d’eau dans le désert de l’ouest qui fut souvent primé. Je lui ai plus tard demandé de faire Mendiants et orgueilleux, qu’il a accepté avec grand plaisir. Tout s’est très bien passé, dans une entente et une compréhension totales.

Asma El-Bakri, Rabah (Maroc), septembre 2004

 

Ramses Marzouk… Un homme dangereux !

Il y a 25 ans, lorsque débute le Festival des 3 Continents, Mary Meerson, la compagne d’Henri Langlois, directeur de la Cinémathèque française, nous présente un jeune photographe qui exposait d’extraordinaires photos noir et blanc et débutait au cinéma. « Mes petits, il faut l’inviter celui-là « , nous dit-elle, en désignant Ramses Marzouk. Quand, 25 ans plus tard, il a fallu choisir un chef opérateur pour illustrer le thème « Le cinéma pour vos yeux », j’ai immédiatement pensé à Ramses Marzouk car, entre-temps, il avait fait la lumière pour les plus grands réalisateurs égyptiens, Youssef Chahine, Kamel Sheikh, Salah Abou Seif, mais aussi pour la jeune génération (Asma El-Bakri, Yousri Nasrallah), prouvant ainsi son éclectisme.
Dangereux, Ramses Marzouk ? Tout ceci relève de l’anecdote personnelle car, en 25 ans, une longue amitié s’est tissée entre nous, que ce soit au Caire, ou sur les tournages et les repérages. Mais en 1980, en transportant, depuis la France, de la pellicule vierge (Kodak, introuvable en Egypte à l’époque), je fus arrêté (quelques heures seulement, heureusement !) à l’aéroport du Caire, puis quelques jours plus tard sur la trop célèbre (pour ses accidents) route du désert. Ramses fut à deux doigts de me faire périr en perdant pratiquement la roue arrière de sa voiture. Il garda son flegme caractéristique, me disant que le garagiste avait tout simplement oublié de resserrer les boulons.

Philippe Jalladeau

Films