Pajarito Gómez
(Pajarito Gómez, una vida feliz)

Un jeune provincial d’origine modeste est transformé en star de la musique pop. Cette transformation implique de réécrire sa biographie, de l’orienter artistiquement, décider de son avenir, promouvoir ses prétendues qualités, et jusqu’à lui inventer un mariage. Ici, Kuhn avait pressenti toutes les conséquences de la culture du spectacle en tant qu’organisatrice de l’ordre symbolique. Dans cette comédie caustique, il fait ainsi état de la trame complexe sur laquelle se tisse une forme de subjectivité conçue comme apparence et marchandise. Les mouvements de caméra, les cadrages des scènes en intérieur et les choix des prises de vue dans la ville de Buenos Aires témoignent d’une absolue modernité cinématographique, dont la dernière scène est l’apothéose : sans doute l’une des meilleures fins de l’histoire du cinéma argentin. RK