Damien Ounouri, franco-algérien, renoue avec son grand-oncle, El Hadi. Ce retraité paisible était pendant la Révolution algérienne un fidaï – un moujahid sans uniforme. Son objectif ? « Affaiblir le potentiel militaire de l’ennemi ». Avec lui, le jeune cinéaste revient sur les lieux de ses actions clandestines, y compris en France, où, membre d’un groupe armé du FLN, il a été emprisonné et torturé. Ounouri recoupe avec l’histoire officielle une histoire individuelle que sa famille avait peu ébruitée–comment s’aventurer sur ce terrain brûlé ? Faisant l’aller-retour entre les deux pays (le père du cinéaste, à qui Fidaï est dédié, s’est installé à Marseille), il fait dialoguer les deux langues : Ounouri pose les questions en français, El Hadi répond en arabe. Leur échange, trait d’union entre les deux mondes, permet de revisiter une histoire conflictuelle mais partagée avec l’Algérie. Charlotte Garson