Compétition internationale
46e édition
15>24 NOVEMBRE 2024, Nantes
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Panorama du cinéma coréen

Bien que parfaitement inconnu en Occident, le cinéma coréen représente une production importante. La tradition du cinéma est ancienne en Corée : le premier film date de 1919 et l’histoire du cinéma coréen s’est trouvée liée aux évènements politiques qui se sont déroulés dans le pays ; le cinéma muet a persisté jusqu’en 1935, puisque dans l’intervalle il n’y a eu que des films japonais, films de propagande ou films de samouraïs. Assez curieusement, le cinéma coréen muet a joué un rôle très intéressant dans la résistance à l’occupant japonais : la pellicule en Corée ne comportait jamais aucun sous-titre ; un commentateur appelé « Pyonsa » racontait l’histoire, improvisant des dialogues suivant la tradition ancienne des pansori, ballades chantées ou psalmodiées par l’exécutant au son d’un tambour. La formule se révéla excellente pour berner la sévère censure japonaise réduite à contrôler seulement les images. L’essor du cinéma débute assez modestement, vite interrompu dès 1950 par la guerre de Corée. Et pourtant, cette production pauvre avait donné des signes prometteurs, mais la politique menée à l’égard du cinéma, malgré de bonnes intentions, n’a pas toujours été heureuse. Le cinéma souffrait de l’isolement de la Corée d’autant que très tôt furent interdits les films japonais. On ouvrit alors le marché aux films américains qui eurent tout de suite un grand succès auprès du public au détriment des films coréens ; dans le but de les protéger, une loi maladroite ne permit plus aux grandes firmes les importations de films américains si auparavant elles n’avaient pas produit un nombre déterminé de films coréens. En effet, pour un film importé, les distributeurs se trouvaient contraints de mettre sur le marché quatre films coréens. Si cette loi pouvait paraître satisfaisante pour relancer la production des films en Corée, elle s’est révélée être négative sur le plan de la qualité des films, car pour sauvegarder les énormes bénéfices qu’apportait la sortie d’un film étranger en Corée, les distributeurs sont devenus aussi des producteurs réalisant ou faisant réaliser des films à très faible budget et extrêmement rapidement (par exemple, la post-production d’un film s’effectuant en une semaine). Malgré ces conditions de production et un manque de liberté pour traiter certains sujets (impossibilité de traiter le réalisme quotidien, les deux rares exemples qui ont échappé à cette censure se sont vus être interdits d’exportation, Gens du quartier populaire de Bae Chang-Ho et La Fille qui vint à la ville de Kim Soo-Young), certains films de qualité ont pu néanmoins voir le jour, ce qui nous a incités à réaliser ce panorama du cinéma coréen, en choisissant les réalisateurs parmi les plus représentatifs et les plus personnels et dont les copies de films sont encore existantes ou disponibles.

Texte de présentation, Catalogue F3C 1986

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