Tiger’s Pond
(VAGHACHIPANI)

Prabhu, riche propriétaire et candidat aux élections locales, impose son autorité avec brutalité sur son entourage : Malabari, son homme de main immigré ; Venkati, son jeune frère épris de la sœur de Malabari ; et Pathi, une jeune femme muette dont la grossesse vient troubler l’ordre établi. Face à la montée des tensions et à la défiance de son rival Basu, le pouvoir de Prabhu vacille. Bien que la violence inouïe et la corruption soient ici montrées sans détour, ce second long métrage confirme la sensibilité politique de son auteur, qui semble préférer à la dénonciation convenue le choix, plus exigeant, de nous faire ressentir autrement — et plus intensément — la tristesse. Car, comme le dit cette phrase d’Elias Canetti, souvent citée par Godard : « Nous ne sommes jamais suffisamment tristes pour que le monde soit meilleur. »
Solal Raiman