Dans Un jour, le Nil, Chahine filme la construction du barrage d’Assouan comme un mythe fondateur, mais aussi comme une déchirure intime. Le fleuve, jadis symbole de fertilité et de cycle, devient le théâtre d’un bouleversement irréversible : le progrès se fait promesse et arrachement tout à la fois. À travers le destin des ingénieurs, des paysans, des ouvriers, Chahine interroge la modernité égyptienne, ses élans et ses blessures. Son cinéma s’y fait choral, traversé par une énergie documentaire qui touche au tragique. Le Nil n’est plus seulement une eau nourricière : il devient miroir du peuple, métaphore d’un pays qui apprend à se façonner lui-même, au risque de perdre sa mémoire. Jérôme Baron
SÉANCES
NANTES
LE CONCORDE
DIM 23> 14h00
KATORZA
VEN 28> 18h15
