Sano est de retour à Izu, au bord de la mer. Il semble absent à lui-même et à ce qui l’entoure, sauf à cette casquette rouge qu’il cherche obstinément. Il est en quête d’un signe, d’une trace, de quelque chose qui pourrait attester d’un événement survenu ici cinq ans plus tôt, pour en réincarner le souvenir. À cette quête éperdue, endeuillée, Super Happy Forever répond comme le jour répond à la nuit. Car le cinéma substitue à la hantise de la perte la hantise éblouissante d’une danse des signes, des êtres et des lieux. Izu, cinq ans plus tôt : Nagi apparaît et pour Sano, qui le sait sans le savoir, plus rien ne sera comme avant. Face au deuil, le film de Kohei Igarashi fait retour à ce qui fait la magie d’une rencontre et dessine l’aube d’une vie nouvelle. Aisha Rahim