Hôtel Woodstock marque chez Ang Lee un déplacement du regard : après les fractures intimes et historiques, il filme l’explosion d’une utopie collective et la fête n’a ici rien d’innocent. La débâcle joyeuse des corps et la confusion des désirs se donne comme la naissance d’un monde où la libération devient spectacle. Le regard s’ouvre, respire, se perd dans la foule — mais garde la mélancolie d’un témoin lucide. Comme dans Ice Storm, la jeunesse rêve de se défaire des cadres hérités, et c’est dans ce vacillement que le film retrouve son motif central : celui d’une impossible coïncidence entre un élan vital et l’ordre social. Sous les éclats psychédéliques, il filme moins un mythe qu’un épuisement — celui d’un siècle cherchant encore la forme de sa liberté. Jérôme Baron
SÉANCES
NANTES
KATORZA
MAR 25 > 10h15
PATHE
JEU 27 > 20h00
