Hôtel Woodstock marque chez Ang Lee un déplacement du regard : après les fractures intimes et historiques, il filme l’explosion d’une utopie collective et la fête n’a ici rien d’innocent. La débâcle joyeuse des corps et la confusion des désirs se donne comme la naissance d’un monde où la libération devient spectacle. Le regard s’ouvre, respire, se perd dans la foule — mais garde la mélancolie d’un témoin lucide. Comme dans Ice Storm, la jeunesse rêve de se défaire des cadres hérités, et c’est dans ce vacillement que le film retrouve son motif central : celui d’une impossible coïncidence entre un élan vital et l’ordre social. Sous les éclats psychédéliques, il filme moins un mythe qu’un épuisement — celui d’un siècle cherchant encore la forme de sa liberté.
Jérôme Baron
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Hôtel Woodstock
(Taking Woodstock)
de Ang LEE
- États-Unis
- Taïwan
- Asie
- 2007
- Fiction
- Couleur
- 121′
- Anglais
- Titre français
Hôtel Woodstock - Titre original
Taking Woodstock - Scénario
Elliot TIBER, Tom MONTE, James SCHAMUS - Photo
Éric GAUTIER - Montage
Tim SQUYRES - Son
Philip STOCKTON - Musique
Danny ELFMAN - Interprétation
Demetri MARTIN, Imelda STAUNTON, Henry GOODMAN, Jonathan GROFF - Production
Focus Features - Ventes internationales
Universal - Support de projection
DCP - Ratio
1:85
