Le frisson d’une image en 16 mm nous fait hésiter d’emblée sur la nature du film qui s’ouvre sous nos yeux : documentaire ou poème, film expérimental ou rêverie chantant la prose du monde, Hair, Paper, Water… est un objet inclassable, où les réalisateurs filment comme si la caméra venait d’être inventée, et qu’ils étaient les premiers à s’en servir. On y suit d’abord une femme venue de la campagne vietnamienne jusqu’à Saïgon pour assister sa fille devenue mère. Puis, aux abords de la grotte où elle est née, apprendre à son petit-fils le vocabulaire de sa langue natale, en un geste qui est autant un acte de transmission que la réitération du geste premier de nommer les choses, visibles et invisibles – rivière, tigre, ciel, lait maternel, penser, oublier. Ainsi la nature du film se dévoile peu à peu : Hair, Paper, Water… est une méditation sur le présent et la mémoire.
Aisha Rahim
SÉANCES
NANTES
KATORZA
DIM 23> 16h
LUN 24 > 10h45
JEU 27 > 14h
