Anand, le héros de Cactus Pears, ne se départira jamais de cet air endormi qu’il a dans le premier plan, lorsque le film le réveille pour commencer. Ce trentenaire citadin vient de perdre son père et retourne au village pour un rituel funéraire long de dix jours, où les retrouvailles avec Balya, un ami d’autrefois, l’éveilleront à leur tour, doucement. Dans cette communauté familiale obsédée et obsédante par l’injonction qu’elle fait à tous du mariage, les troupeaux sur lesquels veille Balya sont les témoins muets, non pas de la transgression d’un interdit, mais plutôt d’une lente affirmation de soi, de l’ouverture, inattendue et réconfortante, d’espaces de compréhension, y compris là où on ne les attend plus.
Aisha Rahim


