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Prise de parole du Collectif des précaires des festivals de cinéma à la Cérémonie de Palmarès

18 Décembre 2023
Sous les écrans la dèche ©Margaux Martins

Lors de la Cérémonie de Palmarès de la 45e édition du Festival des 3 Continents, le 3 décembre dernier à Stereolux, le Collectif des précaires des festivals de cinéma a pris la parole pour dénoncer les réformes de l’assurance chômage qui précarisent encore plus leurs conditions de travail et demander une protection adaptée à la spécificité de leurs métiers.

Retranscription du discours

 

Bonsoir,

Durant dix jours, nous avons été très heureuses et heureux de vous accueillir au Festival des 3 Continents. Très heureuses comme chaque année de vous faire découvrir des films, et de rencontrer des artistes du monde entier. 

Nous, c’est-à-dire tous ceux qui programmons les films, qui les projetons, qui les sous-titrons, nous qui sommes chargés du bureau des films, de la coordination des bénévoles, de la billetterie, de l’accueil des invités ou de la communication, nous qui accueillons des milliers d’enfants, de collégiens et de lycéens pour leur faire découvrir le cinéma. 

Peut-être avez-vous croisé certains d’entre nous arborant un badge « Sous les écrans la dèche ». Nous vous demandons ce soir une petite minute d’attention pour vous exposer la réalité derrière ce slogan.

En renfort des équipes permanentes en place, nous vous accueillons à Nantes mais aussi aux festivals de Belfort, de Paris, de La Rochelle, de Montpellier, de Lussas et d’ailleurs. En France, plus de 150 festivals de cinéma se tiennent chaque année. Peu de pays peuvent en dire autant, et nous savons que beaucoup d’entre vous mesurent  le privilège que représente une offre aussi riche et diverse.  

Si beaucoup d’entre nous ont rejoint le secteur par passion ou conviction, nous sommes avant tout des professionnels compétents, immédiatement opérationnels et géographiquement mobiles. Pourtant aujourd’hui nos métiers sont menacés.

D’un festival à l’autre, nous alternons CDD d’usage, contrats de vacation, auto-entreprenariat, missions d’indépendants, droits d’auteur… Des contrats qui ne garantissent aucune sécurité de l’emploi et ne rendent pas compte de la nature intermittente de nos activités.

D’un festival à l’autre, nous vivons également des périodes d’inactivité, car il est rare que les contrats s’alignent aussi bien que les planètes. Dans ce cas particulier, c’est la réforme de l’assurance chômage à l’œuvre depuis deux ans, qui est au cœur de nos inquiétudes. Car il n’est aujourd’hui plus possible d’alterner contrats courts et périodes de chômage. Et qu’entre deux festivals, pour espérer une indemnité au-dessus du seuil de pauvreté, il faut désormais justifier de 6 mois de contrat consécutifs.

Pour toutes ces raisons aujourd’hui il devient difficile voire impossible de vivre de nos métiers et c’est alors l’existence même des festivals qui est remise en question. 

L’année dernière, la mobilisation contre la réforme des retraites a été massive. Cette année, les secteurs du spectacle vivant et de l’audiovisuel se mobilisent contre la réforme du chômage, qui constitue une attaque majeure pour l’ensemble des travailleurs. La question fondamentale qui se pose à nous, c’est la place de la culture dans notre société : alors, vous qui aimez nos festivals, vos festivals, cette lutte est aussi la vôtre, elle continue et vous êtes tous invités à la soutenir. 

Merci de votre attention.

Plus d’information sur la page du Collectif

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