The Sword Identity
(Wokou)

Chine, XVIème siècle. Deux guerriers débarquent dans une ville côtière du sud. Pris pour des pirates japonais en raison de leur sabre incurvé, Liang et son collègue arrivent en pleine guerre intestine entre les différentes écoles d’arts martiaux de la ville. The Sword Identity, premier long métrage d’un romancier également scénariste du prochain film de Wong Kar-wai, propose une déconstruction racée du genre du wu xia pian. Ce n’est pas un hasard Yu Chenghui, qui joua face à Jet Li dans Le Temple de Shaolin (1982), est un éminent maître d’armes retiré dans les montagnes. Mais les multiples lectures possibles du film – esthéthique, politique, historique – permettent aussi aux non-connaisseurs des films de sabre d’en savourer le mélange de tons, qu’apportent par exemple un choeur de soldats empotés et un autre de courtisanes faussement ingénues. Enfin, Xu Haofeng réussit avec une étonnante maîtrise un autre défi : obtenir en décors naturels une impression d’épure stylisée. L’épée incurvée prise pour un signe d’appartenance à l’ennemi japonais s’offre en métaphore des différentes influences du genre, jamais plus vigoureux que dans ce revival qui emprunte autant à Kurosawa qu’à King Hu. Charlotte Garson