The Last Friday
(Al Juma Al Akheira)

Une vie en panne : c’est l’impression que donne celle de Youssef, ancien vendeur de voitures endetté devenu chauffeur de taxi. Panne de voiture, d’électricité, problème physique qui le touche au plus intime… Quant à son fils adolescent, aussi falot que médiocre à l’école, il semble suivre la pente de son père. Personnage atypique dont la mise en scène accentue l’isolement affectif et social, ce divorcé est environné de femmes rutilantes. L’entreprenante voisine, la fiancée de son ancien patron et surtout son ex-femme, visiblement attirées et rélevées par le confort le plus bourgeois, renvoient par contraste à sa déchéance, à une masculinité défaite. Ce n’est pas un hasard si Youssef et la mère de son fils sont interprétés par des acteurs aussi doués que connus, Ali Suliman (vu dans les films d’Elia Suleiman aussi bien que dans Paradise Now ou Les Citronniers) et Yasmine Al Masri (Caramel) : pour son premier long métrage, Yahya Al Abdallah a repéré en eux des archétypes de leur sexe, propres à parachever son bilan dystopique d’une virilité contemporaine. CG