L’examen du titre, c’est le baccalauréat congolais, dit « examen d’État », que les élèves du lycée Athénée Royal de Kisangani doivent à tout prix décrocher : comme Joël, qui se livre dans l’ouverture du film à une cérémonie censé le favoriser, ils ne veulent pas « finir porteurs au marché ». Dieudo Hamadi, qui, pendant les élections présidentielles de RDC (Atalaku, 2013) jouait des coudes pour extraire de la foule des personnages saisissants, s’intéresse ici à un petit groupe de lycéens dont le point commun est de ne pouvoir s’acquitter de la « prime du professeur ». Leur exclusion des cours, scandale éducatif, se révèle aubaine de cinéma : voici la bande constituée, qui loue même une maison pour réviser ensemble lors de ce qu’elle baptise « plan maquis ». Comme le suggère le possible double sens du titre, le film se livre à travers leur épopée miniature à un éloquent examen de l’État : d’une ingéniosité tantôt burlesque tantôt poignante, la débrouille estudiantine est en effet la face la moins sombre d’une corruption beaucoup plus inquiétante.
C.G.
